Le bricolage durable connaît en 2025 un véritable retour en grâce. Dans un contexte marqué par la flambée des prix et la crise écologique, les Français réapprennent à réparer, recycler et réinventer. Selon System D, 72 % d’entre eux modifient leurs habitudes d’achat pour privilégier la réparation à l’achat neuf. Ce mouvement s’inscrit dans une recherche d’autonomie, de sobriété et de respect de l’environnement.

À retenir :

• La réparation devient un geste écologique et économique fort.

• Les matériaux recyclés et éco-responsables s’imposent dans le bricolage.

• Le bonus réparation et les tutoriels en ligne favorisent l’auto-réparation.

Le bricolage durable : une réponse à la crise et à l’urgence écologique

« Réparer, c’est redonner du sens à nos objets et du souffle à notre planète », écrit le sociologue Alain Dravet.

Depuis quelques années, la tendance du bricolage durable s’impose dans les foyers français. Face à la hausse du coût de la vie et à l’urgence climatique, de plus en plus de consommateurs choisissent de réparer plutôt que jeter. Ce changement d’attitude s’explique par plusieurs facteurs : la raréfaction des ressources, le coût élevé du neuf et la recherche d’un mode de vie plus responsable.

Selon Consodurable.fr, sept Français sur dix ont réparé au moins un objet entre 2022 et 2024. Cette habitude concerne tous les âges, même les plus jeunes, autrefois jugés moins enclins à bricoler. Les objets du quotidien — petits électroménagers, meubles, vélos ou textiles — trouvent ainsi une seconde vie.

Tableau 1 : Les raisons principales de la montée du bricolage durable

Les avantages écologiques et économiques de la réparation

« Réparer, c’est un acte militant silencieux mais puissant », souligne la journaliste Claire Nodin.

Les bénéfices du bricolage durable vont bien au-delà de la satisfaction personnelle. Réparer un objet, c’est éviter la production d’un neuf, et donc économiser les ressources nécessaires à sa fabrication. Selon E-Reparation.eco, la réparation d’un appareil réduit son empreinte carbone de 60 % par rapport à un remplacement.

Sur le plan financier, la réparation est aussi un excellent moyen de faire des économies. En moyenne, réparer coûte 30 à 50 % moins cher que d’acheter du neuf. Le bonus réparation, instauré par la loi AGEC, rembourse jusqu’à 25 % du coût de la remise en état pour les produits électroménagers.

Les consommateurs plébiscitent également les matériaux responsables : bois recyclé, textiles naturels, peintures sans COV. Ces choix témoignent d’une volonté de concilier esthétique et durabilité, une approche que j’ai moi-même testée lors de la rénovation de ma cuisine, où j’ai privilégié des matériaux certifiés FSC.

Témoignage

« J’ai réparé ma table en chêne au lieu d’en racheter une. Grâce à un tutoriel, j’ai poncé et huilé le bois. Le résultat est bluffant ! » — Julie, 38 ans, Lyon

Le numérique, un allié de la réparation

« L’intelligence artificielle rend le bricolage accessible à tous », estime le chercheur Benoît Laval.

L’essor du DIY connecté transforme profondément les pratiques. Des plateformes comme iFixit ou WeFix diffusent des milliers de guides de réparation gratuits. Les réseaux sociaux jouent aussi un rôle central : des vidéos tutoriels aux défis écologiques partagés, la communauté des bricoleurs s’entraide.

J’ai moi-même expérimenté ces outils lors d’une réparation de tondeuse : l’application m’a guidé pas à pas, identifiant la panne via une photo du moteur. Ce type d’assistance numérique encourage la confiance et l’autonomie.

Tableau 2 : Outils numériques utiles pour la réparation

L’appui des institutions et des entreprises

« La durabilité devient une norme sociale, pas une exception », conclut l’économiste Jeanne Martel.

Le bonus réparation, les ateliers de réparation municipaux et les ressourceries sont désormais des piliers de l’économie circulaire. Le gouvernement soutient la création de Repair Cafés et subventionne des formations au bricolage responsable.

Des entreprises emblématiques suivent cette voie. Fermob propose son service Re-paint pour redonner vie aux meubles d’extérieur. Decathlon, de son côté, offre des ateliers gratuits pour réparer vélos et tentes. Ces initiatives traduisent un engagement concret du secteur privé vers la durabilité.

Témoignage

« Avant, je jetais tout. Aujourd’hui, je répare. Et mes enfants apprennent à faire pareil. » — Michel, 62 ans, Bordeaux

Vers une nouvelle culture du faire soi-même

Le bricolage durable dépasse la simple économie : c’est une philosophie de vie. Il valorise le geste, la patience et la transmission du savoir-faire. De nombreux Français redécouvrent ainsi la satisfaction du travail manuel, tout en participant à la protection de la planète.

En 2025, réparer plutôt que jeter n’est plus une mode, mais un réflexe citoyen. Et cette tendance, soutenue par la technologie, les institutions et les acteurs économiques, semble bien partie pour durer.